Introduction

Avant de procéder à un inventaire le plus complet possible des calvaires qui se dressent sur le territoire de l’Avesnois, essayons d’expliquer de façon générale les raisons de leur existence et de leur utilité.

Tout d’abord distinguons croix et calvaires.

Les croix sont l’assemblage d’un axe vertical appelé fût ou poteau avec un axe horizontal appelé bras ou traverse. Elles sont isolées de tout ornement qui les entoure. Elles se retrouvent beaucoup dans les cimetières.

Les calvaires sont des monuments qui commémorent la crucifixion du Christ sur le Golgotha, petite butte située hors de la ville de Jérusalem, où eut lieu la scène du crucifiement de Jésus de Nazareth. Ils sont une représentation de la Passion du Christ, c’est-à dire du supplice et de la mort de Jésus sur une croix de bois.  Les croix deviendront calvaires lorsqu’elles seront plantées dans un enclos mural ou végétal ou sur une élévation naturelle ou artificielle. Lorsque les croix sont représentées avec les personnages de la Passion, comme Marie et Jean, qui traditionnellement se tiennent de chaque côté de la croix, l’appellation calvaire devient évidente.

Les calvaires rappellent donc d’avantage la scène du Golgotha.

Il faut cependant différentier les calvaires trônant dans les cimetières de ceux que l’on trouve dans les campagnes, délimitant un territoire ou commémorant un événement.

Le calvaire et le cimetière

Après une déclaration royale du 10 mars 1776 qui interdit les enterrements dans les édifices religieux, le cimetière paroissial devient indispensable. Il est traditionnellement implanté autour de l’église car les fidèles respectent à la fois l’église, lieu de culte, et le cimetière, lieu de repos éternel.  Ils considèrent que ces deux endroits sont sacrés et liés: les vivants prient devant l’autel de l’église pour leur salut, les défunts attendent le Jugement Dernier.

Pour le clergé une telle disposition rappelle aux paroissiens en marche pour l’église leur condition de mortel.

Pour sacraliser le cimetière le clergé fait alors ériger des croix monumentales qui rappellent la mort inéluctable.

Cet usage d’ériger un calvaire dans un cimetière se répand dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Le clergé affirme ainsi son emprise sur le lieu où reposent les morts afin de conserver sa suprématie.

Cependant lors des déplacements des cimetières loin des églises, le calvaire disparaît pour laisser place à une croix. Ceci explique le nombre important de ces dernières dans nos cimetières.

Ainsi, pour rappeler aux vivants leur condition mortelle et le sacrifice du Christ qui, pour les chrétiens, seul peut sauver les hommes, une grande croix trône désormais au centre du cimetière…

Le calvaire en dehors des cimetières

Après avoir vu la nécessité des calvaires dans les cimetières où ils symbolisent la souffrance mortelle, un autre endroit habituel est leur présence aux croisements des routes. La raison tient au fait que les carrefours ont la forme d’une croix. Dans toutes les traditions on a dressé aux croisements des chemins des obélisques, des autels, des pierres, des chapelles, des inscriptions: c’est le lieu qui provoque l’arrêt et la réflexion.

Ils sont parfois érigés sur une parcelle privée ou sur un terrain donné par un propriétaire dont la dévotion est très forte. Ainsi au XIXème siècle les paroisses se lancent avec le soutien de riches fidèles dans l’édification de calvaires. Ceux-ci représentent alors un signe de témoignage pour la foi chrétienne.

Il est difficile de retracer l’histoire précise de chacun des calvaires de notre région comme nous le verrons par la suite mais nous pouvons légitimement penser que nombre d’entre eux sont des monuments commémoratifs. Ils sont probablement élevés à l’endroit où s’est produit un événement exceptionnel : événement dont l’issue est heureuse (retour d’un parent parti à la guerre) ou funeste (décès d’un être cher ou de combattants).

Les calvaires sont cependant surtout liés à la mort, les fondateurs cherchant à assurer le repos de leur âme en obtenant une prière des passants. La plantation d’un nouveau calvaire est liée à une procession suivie d’une bénédiction par le curé ou le doyen. Il devient alors un lieu de prière ou de pèlerinage pour les communautés paroissiales.

Conclusion

Plus qu’aucun autre édifice, les calvaires doivent leur érection à la générosité de particuliers. Bien que ce geste soit celui d’individus, le monument est vite annexé aux différentes formes de piété collective.

Ils ont été des lieux d’expression religieuse de nos ancêtres.

Dressés dans un cimetière, plantés à un carrefour, érigés dans le village ou en pleine campagne, ces édifices ont tous une histoire souvent difficile de relater de nos jours.

Tentons cependant de les faire revivre individuellement en les répertoriant et en essayant à travers quelques rares sources de connaître leur date de création, leurs éventuels bienfaiteurs, les raisons de leur édification et enfin les aléas qu’ils ont pu subir (déplacement, remplacement, restauration …).

                                                                                                                        Jean Pierre CARRE

Inventaire des Calvaires en Avesnois

Aibes 1
Amfroipret 3
Anor 1
Assevent
Audignies
Aulnoye Aymeries 1
Avesnelles
Avesnes sur Helpe
Bachant 1
Baives 1
Bas Lieu
Bavay 1
Beaudignies 1
Beaufort 1
Beaurepaire sur Sambre 1
Beaurieux 1
Bellignies
Bérelles 1
Berlaimont 1
Bermeries 1
Bersillies
Bettignies
Bettrechies 1
Beugnies 1
Boulogne-sur-Helpe 1
Bousies 3
Bousignies-sur-Roc
Boussières-sur-Sambre 2
Boussois
Bry 1
Cartignies 2
Cerfontaine 1
Choisies
Clairfayts 3
Colleret 1
Cousolre
Croix-Caluyau 2
Damousies 1
Dimechaux 2
Dimont 1
Dompierre-sur-Helpe 3
Dourlers 1
Eccles
Éclaibes 1
Ecuélin 1
Elesmes
Englefontaine 1
Eppe-Sauvage 1
Eth
Etrœungt 1
Feignies 1
Felleries 1
Féron 3
Ferrière la Grande 1
Ferrière la Petite 1
Flaumont Waudrechies 1
Floursies 1
Floyon 2
Fontaine au Bois 1
Forest en Cambrésis 2
Fourmies 2
Frasnoy 1
Ghissignies 2
Glageon 1
Gognies Chaussée 1
Gommegnies 1
Grand Fayt 1
Gussignies 1
Hargnies 2
Haut Lieu
Hautmont 1
Hecq 1
Hestrud
Hon Hergies 1
Houdain lez Bavay 1
Jenlain 2
Jeumont 2
Jolimetz 1
La Flamengrie
La Longueville 1
Landrecies 3
Larouillies 3
Le Favril 1
Le Quesnoy 3
Leval 1
Lez Fontaine 1
Liessies 2
Limont Fontaine 1
Locquignol 1
Louvignies Quesnoy 1
Louvroil
Mairieux
Marbaix 1
Maresches 1
Maroilles 1
Marpent
Maubeuge 3
Mecquignies 2
Monceau Saint Waast 1
Moustier en Fagne 1
Neuf Mesnil 1
Neuville en Avesnois 1
Noyelles sur Sambre 1
Obies 4
Obrechies
Ohain 1
Orsinval 1
Petit Fayt
Poix du Nord 1
Pont sur Sambre 2
Potelle
Preux au Bois 1
Preux au Sart 2
Prisches 5
Quiévelon 1
Rainsars 1
Ramousies 1
Raucourt au Bois 1
Recquignies 2
Robersart 1
Rousies 1
Ruesnes
Sains du Nord 1
Saint Aubin 2
Saint Hilaire sur Helpe 2
Saint Rémy Chaussée 2
Saint Rémy du Nord 2
Saint Waast la Vallée 1
Salesches 1
Sars Poteries 1
Sassegnies 1
Sémeries 2
Semousies
Sepmeries 1
Solre le Château 1
Solrinnes 1
Taisnières en Thiérache 1
Taisnières sur Hon 1
Trélon 1
Vendegies au Bois 2
Vieux Mesnil 1
Vieux Reng 1
Villereau 1
Villers Pol 1
Villers Sire Nicole
Wallers en Fagne 1
Wargnies le Grand 2
Wargnies le Petit 2
Wattignies la Victoire 1
Wignehies 3
Willies
Total 174

122 sur les 151 communes qui composent l’arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe ont un ou plusieurs calvaires, que vous pourrez retrouver sur ce présent site.